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Workshop (in French!): Le statut des personnes et le piège des mots dans l’Outre-mer France-Pacifique : peuple/population ; nationalité/citoyenneté



 

Résumé – PARTIE 1 : Serge Tcherkézoff, “peuple/population”1991: une proposition de texte du gouvernement français concernant le “peuple Corse” est censurée: le Conseil constitutionnel français a explicitement rejeté la possibilité d’utiliser le mot « peuple(s) » pour les habitants de toute entité territoriale française. 2003: la même proposition déposée devant le Sénat français, du sénateur représentant la Polynésie française (qui souhaitait invoquer les droits du « peuple » franco-polynésien) n’a pas abouti. Mais la notion figurait dans la Constitution de 1946. Elle fut invoquée dans l’Accord de Nouméa, mais à propos de la “relation du peuple Kanak avec la France” (la phrase suivante introduit la nécessité “de poser les bases d’une citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie”).Lecture recommandée : « Le sens des mots : Peuple – Nation – État-Autonomie – Indépendance – Souveraineté », collectif (E. Poigoune, M. Chauchat, P. Godin, D. Jouve, H. Mokaddem, J.Passa) , conférence-débat de novembre 2010, publiée dans Les Cahiers de la LDH-NC n°1. http://www.ldhnc.nc/IMG/pdf/le_sens_des_mots.pdf 

 

Résumé – PARTIE 2 : Renaud Meltz, « Nationalité et citoyenneté en Polynésie française : quel roman national mā’ohi ? »Après avoir rappelé l’usage historique des notions de nationalité et citoyenneté dans l’Occident de la période révolutionnaire (1770-1830), on remarquera qu’en Polynésie française la question de la souveraineté nationale occulte la question de la citoyenneté. Le protectorat de 1842 a créé une multitude de situations de souveraineté qui polarisaient l’attention des acteurs et des historiens sur le partage des compétences régaliennes, au détriment de la question de la citoyenneté. Celle-ci revient au premier plan dès lors que la souveraineté française de 1880 a multiplié les régimes de citoyenneté, mais la connaissance de ces catégories normatives, occulte notre méconnaissance des pratiques et des idées politiques en Polynésie, où les institutions centrales de la construction de la citoyenneté, la conscription et l’école, sont demeurées absentes. Ainsi reste-t-il à combler le chaînon manquant entre le moment colonial, qui fixe la question de la nationalité au détriment de la citoyenneté, et l’émergence depuis quelques années d’une ambition d’une citoyenneté mā’ohi, qui recoupe l’ambition de décolonisation (pleine et réelle citoyenneté) et d’indépendance (souveraineté nationale). Nous proposons ici quelques pistes de réflexion pour penser les discours et les pratiques politiques qui ont précédé la formulation d’une citoyenneté mā’ohi.Lecture recommandée : Renaud Meltz, « La bombe et l’invention d’une nation tahitienne », Serge Dunis, dir., L’identité ultramarine de la Polynésie française : culture, histoire, langues, Haere Po, 2010, p. 187-202.

 

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